Un ami Anglais (Moody Frog Anarchist) m'a adressé un résumé superbement synthétique du bateau, du contexte et de l'époque . Un grand merci à Moody Frog, je traduis ses commentaires  :

Aaah "Paul" !

Tout l'esprit de La Rochelle des années 68 et des cheveux longs !

Michel Joubert, qui venait d'être rejoint par Bernard Nivelt, était passé en 4/5 ans d'un talentueux architecte hippie à un très sérieux cabinet d'architecte professionnel (Merci pour les centaines de bateaux construits selon ses plans par les plus grands chantiers).
Une partie de cet argent allait permettre de dessiner et de construire des protos.

L'aventure Paul commença en 76, Joubert très gentiment nous avait confié son Quarter 75 "Ombre" (Avec un jeu de voiles neuves) pour la semaine de la Rochelle évènement N°1 Français, et j'ai vécu ainsi un peu de la courte histoire de "Paul" .

Cela débuta par la construction d'un One Tonner en 74 nommé "Repression" (Il y avait toujours du "ion" dans les noms de ses bateaux à l'époque pour suivre la mode lancée par Cordelle et Revolution en 73). Flush-deck, bas de francbord, court et léger pour un One Ton, j'ai toujours senti que celà allait dans le le même sens que Peterson ("Paul" a  été dessiné après le "Ganbare" boom en Sardaigne) .
"Represssion" a eu des résultats mitigés à la One Ton Cup 74 et a fait la saison complète du RORC aux mains de son frère et de son épouse (Fondateurs de la Tofinou classique) Cette année là, la réputation du bateau était d'être très humide et inconfortable, il fut affublé du surnom de "sous-marin'.

En 76 "Repression" était à quai et désoeuvré, à la place où Patrick Phelippon construisait son Cat Boat mini Tonner vainqueur "l'Effraie". Il n'en fallait pas plus à Joubert pour construire Paul en coupant Repression en deux et en le gréant en Catboat, ajoutant à l'occasion une touche typique, des étoiles dans le gelcoat façon Gibson, et "Paul" était né. Son mat était un tube de lampadaire de section conique en aluminium qui se comportera plus comme une canne à pêche indomptable que comme un espar classique, même si B.Nivelt lui rajouta moultes guignols et raidisseurs !

Au delà du fun de la construction, le bateau n'a jamais été réglé et n'a pas couru sérieusement. Jean Sana relate que déçu, M.Joubert le déquilla, l'accrocha derrière sa Cadillac décapotable et le tira ainsi, sans remorque , jusqu'à la décharge municipale et déclara : "J'ai dessiné et construit sur mes propres deniers ce bateau qui aura parcouru le moins de miles de l'histoire"
Puis il termina retapé en bateau de  croisière guindé, regréé classiquement, pour un "crazy frenchman".

J'ajouterais, pour avoir discuté avec l'équipage de l'époque durant une semaine de la Rochelle, que le problème du canot était que l'immense grand-voile n'était pas contrôlable avec le gréement cat boat utilisé à l'époque ... La flottaison avait été allongée par le report très en arrière d'un safran suspendu sur une queue de malet en tubes alu (Voir la drnière photo plus bas). Trop de vrilles en tous genres.. Un mat + bôme carbone + GV en 3DL et l'accastillage adapté auraient permis de transformer cet essai ?

Photos de Paul bienvenues messieurs Joubert :)